Prononciation

Distagadur ar brezhoneg

La prononciation du breton

Avertissement: La prononciation des mots bretons et des lettres qui suivent est indiquée en suivant les habitudes de prononciation de l’orthographe française.
                       Elle est indiquée par (pron: ……… )
Règles générales:
  1. La majorité des lettres, consonnes et voyelles, se lisent comme en français.
  2. En breton toutes les lettres se prononcent

  3. Les consonnes finales s’entendent: pesked se prononce pésskét
    Il n’y a pas d’ « e » muet. petra eo se? se prononce pétra éo sé?
    Les h s’aspirent (ou se soufflent!) huñvreal
  4. L’accent est très marqué et se situe sur l’avant-dernière syllabe. Il s’agit d’une augmentation du volume sonore et non d’une augmentation de la durée.

  5. ur gontell   (pron: eur gountell )  un couteau
    ar brezhoneg  (pron: ar brézon-nek )] la langue bretonne
    bihan  (pron: bi-an-n )  petit

    En français on appuie sur la dernière syllable (et plus particulièrement sur la dernière de chaque proposition)
    En breton on appuie sur l’avant-dernière syllabe.
    Azezet (pron: a--zet ) assis

    L’accent tonique peut être léger ou très marqué. Cela dépend des régions et des individus.
    un tamm bara bihan (pron: eun tamm bara bihan ) un petit morceau de pain si l’accent est léger
    (pron: eun tamm bar bin ) si l’accent est marqué ou si on parle vite

    La syllabe ou la voyelle qui précède la syllabe accentuée peut disparaître
    evel (pron: vel ) comme
    e-barz (pron: bars ) à l’intérieur
    c’hwi ho-po (pron: c’hwipo ) vous aurez

    Quelques mots sont accentués sur la dernière syllabe
    ebet (pron: ébet ) aucun
    emañ (pron: éma ) il est
    pelec’h (pron: pélèc’h ) où
    petra (pron: pétra ) quoi

    Cet accent très marqué et de façon très différente du français peut donner l’impression d’une langue hachée quand on écoute un breton parler breton, et d’un accent bizarre quand celui-ci parle français par exemple.

    Dans la langue courante, l’accent est indispensable pour repérer et comprendre plus facilement les mots:
    Notez par exemple la différence entre amañ et amann signifiant respectivement ici et du beurre selon que l’accent est mis sur la 1ère ou la 2ème syllabe.
    (L’anglais fait de même avec « desert » signifiant soit désert soit dessert selon la place de l’accent)

  6. Une voyelle non accentuée est toujours brève mais une voyelle accentuée peut être longue ou brève
  7. Toutes les finales sont dures et toutes les liaisons sont douces

  8. consonnes dures K T P S F CH
    consonnes douces G D B Z V J

    Setu bara mat on entend bien le t de mat comme dans le français pâte
    Mat eo se prononce madéo (en ne détachant pas le o du é)
    Ret eo se prononce déo mais ret seul se prononce rét
    ul labous eo se prononce eul labouzéo mais ul labous seul se prononce eul labouss

Particularités:

Le tableau suivant indique la prononciation de certaines lettres ou groupes de lettres.

Un * indique ce qui est généralement mal prononcé par les Français.

      Exemple Prononciation

(à la française)

Traduction
  AE se lit en général è mais aussi aè et même éa dans le Léon graet
laezh
grète graète, gréate
lèss, laèss, léass
fait
lait
* AM suit la même règle que AN et se pronononce an-m mamm man-m mère
* AN Le AN se lit an-n comme le an français de « tant » et en faisant sonner le n comme si on prononçait « année » à la façon du sud-ouest de la France sans laisser entendre le ée final. tan

Yann

tan-n

Yan-n

feu

Jean

  Le tilde placé sur le N indique que le son est arrêté et que la voyelle est nasalisée. AÑ se prononce comme dans le français « nouvel an ».

Exception: dans les finales de verbe et les superlatifs, le ñ n’est pas entendu. Il ne sert qu’à indiquer que le a est nasalisé. (On parle du nez!)

klañv
 
 

kargañ

klan
 
 

karga

malade
 
 

charger (remplir)

  AO se prononce ao dans le Léon et o en dehors du Léon paotr paotr, pôtr garçon
  C’H correspond à un son qui n’existe pas en français: rhe. C’est le J espagnol ou le CH allemand sac’h sarh sac
  E n’est jamais muet. Le E se lit toujours é.

N’oubliez pas de lire les E en fin de mot

ar paotr-se ar pôt-sé ce garçon-là
* EI se prononce comme 2 lettres séparées skeiñ skéi frapper
  EU se prononce comme le francais eu dans peu bleud bleut farine
  EUÑ se prononce à peu près comme « un » de « brun »      
* G ne se lit jamais j , même devant i et e.

gi se lit gui, ge se lit gué

moged

genou

moguét

guénou

fumée

bouche

  GN se prononce toujours comme dans « montagne »      
  GW Le GW se lit gou gwerenn    
* H peut être aspiré (ou soufflé!) surtout en début de phrase hejet jèt secoué
  ILH se prononce « ill » comme dans « baille »
et peut être plus mouillé (cf espagnol: llano)
marvailh marvaill conte, histoire
* se prononce comme un i quand on est enrhumé..      
* ON

ON se prononce on-n

OÑ se prononce on comme en français « on » cf. le couple AN, AÑ

     
  OU se prononce comme le ou français

certains placent un accent grave sur le u pour indiquer que l’on peut aussi prononcer aou

     
  S ne se lit jamais z, même entre deux voyelles

En breton, quand on prononce z on ecrit z

kaset kassette  
  SH se prononce s      
  U La lettre U se lit toujours u comme en français et jamais ou du 
setu 
du
tu
noir
voici
  V se lit toujours v 

sauf

1-utilisée en fin de mot à la place du o
car on forme ensuite le mot: 

2-utilisée en fin de mot à la place du ou
car on entend v en liaison

3-utilisé pour rien! Mais on forme des mots dérivés dans lesquels on prononce le v
Ce v est étymologique car il se prononçait v autrefois

vi, voulouz

bev, glav

bevañ, disglavier
div

div eur  

hañv

hañvour

vi,voulouss

béo,glao

va,disglavièr
diou

div eur  

han

hanvour

oeuf, velours

vivant, pluie

vivre, parapluie
deux,

deux heures  

été

estivant

  W Le W seul se lit ou

Parfois on entend v ou u selon les régions

Nolwenn

ar werenn

Nolouène

ar ouérèn ar rèn

Nolwenn

le verre

  Z Le Z se prononce toujours z
sauf en finale d’un mot où 
soit il se durcit en s,

soit il ne se prononce plus  

Par ailleurs, en dehors du Léon, certains Z entre deux voyelles, ne se prononcent plus:

entrainant parfois toute la syllabe

rozenn

buhez, bloaz
 
   

gouzout,
anavezout,
dimezet

rozèn

buhés, bloas

buhé, bloa  

gouzout, gout
anavezout,  anaout
dizet, diméet

rose

vie, année
 
   

savoir,
connaître,
marié

  ZH se lit toujours z

sauf dans le Vannetais où il se lit comme le C’H

Dans quelques mots courants le ZH peut ne plus se prononcer (même phénomène qu’avec le Z)

kazh
 
 

anezhañ

dezhi

kas

karh

azan ® anéan

zi ® déi

chat
 
 

de lui

à elle

Points spécifiques:

  • eo, ae, oe peuvent se prononcer comme une seule lettre. (Comme les français le font avec u et i dans lui)

  • paotr, laezh, loen pôtr, lèss, …
  • Le ñ final des verbes qui se terminent en IÑ ou AÑ indique que la voyelle est nasalisée.
      debriñ, evañ (pron: debri ), (pron: eva ) manger, boire
       
       
      ar gwellañ (pron: ar gouela ) le meilleur
      ar sotañ (pron: ar sota ) le plus bête

  • Ne jamais prononcer comme le français brin ou banc mais prononcer [i] ou [a] en « parlant du nez ». de même pour les superlatifs.

Autres transformations de la langue parlée:

  • La METATHESE consiste à inverser des voyelles ou des consonnes:
    • en français:
      • aéroport  qui est prononcé aréoport 
      • infarctus qui est prononcé infractus 
    • en breton:
      • debriñ (pron: débri ) ou (pron: drébi ) manger
      • teurel (pron: teurèl ) ou (pron: teulèr ) jeter
  • L’EPENTHESE consiste à ajouter une consonne ou une voyelle.
    • eus (pron: eus ) ou (pron: deus ) de (provenance)
    • a-walc’h (pron: aoualc’h ) ou (pron: aoualac’h ) assez
  • DISPARITION d’une consonne ou d’une voyelle.
    • debriñ (pron: débri ) ou (pron: dibi ) manger
    • gortoz (pron: gortoz ) ou (pron: gotoz ) attendre