Le plus étonnant dans cette vallée cependant ce sont encore les fontaines jaillissantes d’eau chaude qu’on appelle “Geysers“. Celles-ci sont des choses étranges qu’on ne voit seulement qu’en Islande et ici. C’est encore ici qu’elles sont les plus nombreuses: Il y en plus de dix-mille.
Dans ces fontaines, l’eau ne vient pas de façon régulière. Elles la rejettent hautement dans l’air, par saccades, en faisant un bruit épouvantable. Certaines la rejette toutes les dix minutes, d’autres toutes les demi-heures, d’autre toutes les heures, d’autres tous les jours, d’autres tous les mois, d’autres plus rares encore, quand elles ont rassemblé assez de force pour la faire jaillir dans l’air. Plus elle attend et plus la source fait jaillir d’eau bouillante et à plus grande hauteur.
C’est formidable de voir des sources-là. Il y a toujours sur l’orifice une vapeur épaisse qui possède de la vitesse, comme celle de la soupière quand elle est recouverte d’un lourd couvercle. Elle grogne aussi toujours. Parfois même il lui arrive de jeter à une hauteur de deux ou trois mètres une bonne giclée d’eau bouillante. Mais quand il lui arrive de vomir l’eau qui lui pèse sur le cœur, les choses ne sont plus les mêmes. On entend d’abord pendant un moment la terre qui râle comme un géant qui aurait mal au ventre. Ensuite, la vapeur s’élève beaucoup plus vite et beaucoup plus haut. Et, tout à coup, dans un craquement effrayant, toute l’eau restée comprimée dans la terre par le gaz jaillit d’un seul trait et s’élève dans l’air à une hauteur de cinquante ou soixante mètres.
Le geyser le plus renommé, un des plus beaux, est appelé “ The Old faihfull” c’est à dire “Le vieux loyal”, celui en qui on peut avoir confiance pour la bonne raison qu’il se réveille toujours, pour ainsi dire, à la même heure.Nous allons le voir. On nous a dit qu’il devait rejeter sa ventrée d’eau à dix-heures et demie.Nous nous retrouvons dans son voisinage un peu avant l’heure. Il est devant nous au milieu d’une grande étendue découverte et nue, de dix ou de douze hectares. Il n’y a pas un brin d’herbe sur la terre à cause de la chaux. A voir, il n’y a là rien qu’une petite butte ronde. Un peu de vapeur s’élève d’elle de temps en temps.
Un tas de gens, quatre ou cinq cent personnes, des jeunes principalement, sont déjà en train d’attendre. Tous sont calmes, leurs yeux fixés sur la vapeur devant eux. Je crois qu’il doit y avoir comme un peu d’anxiété dans leur for-intérieur devant une chose si formidable, bien qu’ils se situent è deux cents mètres au moins de la butte.
A dix heures et quart nous voyons la vapeur blanche qui s’épaissit et qui s’élève beaucoup plus haut en un petit nuage qui va rapidement se perdre dans l’air. La terre se met a râler et à rejeter de plus en plus de vapeur. Une vapeur puante. C’est terrifiant combien épouvantable cette odeur devient dans l’entourage, l’odeur des œufs pourris et celui du soufre mêlés.
Et tout à coup on voit la vapeur et l’eau s’élever dans l’air tout en éclatant de façon épouvantable comme une colonne de quarante mètres de haut au moins et de quinze mètres de tour. Elle vomit l’eau de façon irrégulière, par saccades. Pendant combien de temps? Une demi-minute peut-être. La vapeur va se perdre dans l’air. L’eau tombe à terre et coule jusqu’à la rivière qui est cinq ou six cent mètres plus loin. Combien de tonnes d’eau a-t-elle vomi? Je ne sais pas: quarante ou cinquante? Peut-être.Sur la terre découverte, autour des fontaines d’eau chaude, il n’est pas bon d’aller marcher. C’est même interdit. Là, la terre est molle et elle pourrait nous avaler. On pourrait même tomber tout à coup dans des trous remplis d’eau bouillante. La croûte est trop mince pour supporter le poids d’un homme.
Les geysers du parc naturel de Yellow-Stone
Na lennit ket hepken, komzit !